vendredi 1 mars 2013

Pourquoi le système actuel va-t-il s'effondrer ?

En réalité, la raison du non-fonctionnement du capitalisme sauvage est relativement simple.
Le néo-capitalisme est en fait une chaîne de Ponzi mondialisée. Vu qu’il fonctionne sur la dette, les capitaux et le retour sur placements avec un décalage temporel qui engendre des coûts – et pour d’autres raisons plus complexes –, il doit nécessairement engranger des bénéfices pour se maintenir. Ce qui exclue par exemple la possibilité du prêt à taux zéro. En fait, il a donc besoin de croissance financière pour se maintenir.
Ce néo-capitalisme a été pensé par Truman après la seconde guerre mondiale comme une véritable arme de guerre dirigée contre l’Union Soviétique, à usage PROVISOIRE (même les livres d’histoires l’avouent, mais sans dire pourquoi). Il ne peut pas fonctionner sur le long terme, tout simplement parce que ce système d’endettement perpétuel nécessitant un retour sur investissement avec plus-values…finit par manquer de filons où trouver ces plus-values. Tant qu’il y avait de nouveaux entrants dans le capitalisme, c’était viable. Ils fournissaient les bénéfices. Maintenant que le capitalisme s’est étendu au monde entier, et que toutes les banques du monde ont besoin d’engranger de plus en plus d’argent simplement pour fonctionner correctement, la seule chose qui pourrait permettre au système de se maintenir serait que les richesses matérielles, les vraies, augmentent.

Et augmentent fortement. Or, elles n’augmentent plus, ou du moins elles n’augmentaient plus à une vitesse suffisante, et maintenant qu’elles sont régulées pour ne pas perturber le cours des marchés, elles n’augmentent plus du tout. Je parle ici de la croissance des ressources matérielles, la vraie, celle dont on ne parle jamais, et non pas de la croissance financière, fictive, qui n’existe quasiment plus, pour la première fois dans l’Histoire de l’humanité. Et dans la mesure où nous produisons déjà plus que ce dont nous avons besoin, où la Terre est déjà surexploitée, et où la science ne se révolutionne pas tous les mois, cet état de fait ne changera pas.
Nous nous retrouvons donc dans la situation cocasse où le capitalisme n’a plus de richesses matérielles à ajouter à son patrimoine, alors que son simple fonctionnement nécessite qu’il en ait toujours plus à disposition. Pire, les besoins du monde actuel nécessiteraient qu’il ralentisse son rythme de consommation, ce qui lui est intrinsèquement impossible. Mais dans ce cas, comment survit-il ?
C’est simple, il existe une manière de continuer à engranger des richesses. Il suffit des les prendre aux Etats et aux particuliers, de capitaliser tout l’argent qui ne l’est pas encore. Mais réduire directement l’argent à disposition des particuliers, en baissant leurs revenus, ne serait pas accepté. Alors une autre solution est employée : la création d’argent en masse, par la voie de la monnaie scripturale. Cela génère une dévaluation des monnaies et une inflation proportionnelle à la création d’argent (puisque, rappelons-le, les richesses matérielles n’augmentent pas), mais la totalité de l’argent créé est directement injecté dans le cœur du système capitaliste (banques, actions, …). Ainsi, ce « cœur capitaliste » bénéficie de rentrées d’argent supérieures à la dévaluation des monnaies provoquée, tandis que les particuliers et les Etats doivent supporter la totalité de l’inflation, entraînant avec succès le transfert des richesses de ces derniers vers le système capitalisé. D’ailleurs, actuellement, l’argent fictif généré par les banques a déjà atteint plus de six fois la quantité d’argent réel en circulation. Et, à titre purement indicatif, si on ajoute les actions boursières, on dépasse le rapport d’un à cinquante. D’où on voit à quel point la spéculation décuple le déséquilibre financier, en plus de faire perpétuellement courir d’énormes risques à l’économie mondiale et d’accorder à quelques-uns le droit de jouer au « casino » avec l’argent de tous. En outre, vous savez à présent d’où vient l’argument à dessein rassurant qui veut que « Quand il y a de la croissance [financière], il y a de l’inflation. » C’est malheureusement parfaitement vrai. Parce qu’il ne s’agit pas réellement de croissance, mais de déplacement des richesses. Et quand il n’y a pas de croissance (financière), l’économie capitaliste étant alors en danger, c’est encore pire.
Où s’arrêtera-t-on ? Simplement au point où les Etats et les particuliers n’auront plus d’argent à fournir au capitalisme. A ce moment-là, si on ne l’empêche pas, l’économie mondiale s’effondrera, et on aura certainement droit à une jolie guerre mondiale, mais une vraie, une totale. On verra un monde entièrement construit sur l’argent, qui n’aura plus du tout d’argent. Et l’anarchie sera là.
Pourquoi laisse-t-on faire ? Là est la question. Qu’ont soit bien clairs : Le peuple est maintenu dans l’ignorance de cet état de fait catastrophique, les médias et les politiques sont soumis à la ploutocratie…et la ploutocratie alors ? Elle qui est dans sa majorité doit être parfaitement au courant de la situation et de la catastrophe inéluctable qui nous attend tous ? Elle seule a le pouvoir de changer les choses. Pas simplement en abandonnant ses privilèges, non. Parce que, si vous m’avez bien suivi, en fait ce n’est pas directement les ultra-riches qui s’approprient tout l’argent, mais le système qu’ils défendent. Même s’ils disposent de revenus aberrants, ceux-ci ne sont pas entièrement capitalisés. Et si vous additionnez toutes les grosses fortunes du monde, vous obtiendrez un total pathétique en comparaison des chiffres creux et démesurés manipulés par les banques. Alors quel est leur intérêt à ne rien faire ? L’inertie, je suppose. Le capitalisme a un pouvoir d’inertie absolument inégalé, et il risque d’être très complexe de s’en défaire. Imaginez tous les PDG, actionnaires, ect… du monde s’accorder en même temps pour le démanteler…dans un système où ils se repartagent les richesses en permanence à une vitesse folle. Comment trouver un accord dans ces conditions sans qu’aucun ne se sente lésé ? Et pourquoi le feraient-ils, principe des avantages acquis obligeant, alors qu’ils ne retrouveront jamais de situation aussi confortable et de pouvoir aussi absolu que ce que leur procure le capitalisme ? Ont-ils seulement les capacités pour le faire, une telle tâche est-elle dans les capacités du cerveau humain, quand on voit le casse-tête infernal qu’ils ont fait du système économique ?
Alors vous me direz que, quand même, ils devraient avoir envie de faire un effort, parce que quand il n’y aura plus ni bourse ni banques, ils seront relégués au même rang que tout le monde. Pas sûr ! Je me suis laissé dire qu’ils pouvaient très bien avoir prévu de convertir leurs immenses fortunes personnelles en biens matériels à temps…et qu’ils avaient même peut-être déjà commencé. En espérant que ça leur suffira. Dans le monde post-apocalyptique qu’ils nous préparent, je me permets d’en douter. Et j’aimerais bien qu’ils se trompent, ce serait bien fait pour eux.
Et nous alors, qu’est-ce qu’on peut faire ? La liberté d’expression ne nous servira à rien ici. La censure existe encore, au cas où vous ne l’auriez remarqué. Internet est l’un des seuls endroits à y échapper partiellement, et allez savoir pour combien de temps encore, au vu de toutes les lois liberticides qui tentent de passer en force en ce moment-même. Les urnes ne nous seront pas plus utiles, car les hommes politiques n’ont plus le pouvoir, et n’ont même pas la capacité de se faire élire sans se soumettre à la ploutocratie. De toutes façons, les réformes entamées par la gauche pour tenter de rendre de l’argent au peuple ne peuvent pas aboutit. Le capitalisme a BESOIN de cet argent, et il est de très loin la machine la plus puissante du monde actuel, alors ce dont il a besoin, il l’obtient, d’une façon ou d’une autre. Ce qu’on lui prend d’un côté, il le reprend de l’autre. Et les frais de la manœuvre, on sait qui les paye. Le capitalisme ne peut tomber que s’il tombe d’un seul coup. Mais la révolution armée n’est pas non plus envisageable. Il est quasiment impossible de se coordonner à l’échelle mondiale, et les technologies militaires évoluées d’aujourd’hui, entièrement aux mains du pouvoir en place, ne laissent pas la moindre chance de victoire au peuple, même à dix mille contre un.
Que nous reste-t-il donc ? Uniquement la « Gandhi attitude ». La désobéissance pacifique. Le Mahatma a encore tant à nous apprendre… Dévalisez les supermarchés, enfermez-vous chez vous et ne consommez plus rien. Une agressivité pacifique à l’encontre du système ne pourra pas subir de riposte « justifiable » dans les brefs délais qui permettront au phénomène de s’étendre, s’il est initié avec un élan suffisant. Que 20% de la population mondiale maintienne l’embargo, et le capitalisme meurt en dix jours, j’en mets ma main à couper. La plus grande faiblesse du capitalisme, c’est qu’il ne peut pas subsister sans la soumission volontaire du peuple.

Lu sur le Web.

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