Un ancien diplomate grec, Leonidas Chrysanthopoulos, s'est confié depuis
qu'il a démissionné de son poste aux ministère grec des affaires étrangères. Il prédit une insurrection
sociale des manifestations violentes en Grèce et indique que le
gouvernement aurait engagé BlackWater, l'entreprise
américaine militaire privée tristement célèbre pour ses activités
en Irak, pour protéger le parlement. S'il semble être rassuré sur les
forces armées grecques et un éventuel coup d'Etat, il
ne mâche pas ses mots sur le gouvernement, l'UE et le futur sombre
qui attend le pays.
Leonidas
Chrysanthopoulos était un diplomate du ministère grec des affaires
étrangères. En tant que jeune officier
en service dans les années 1970, il a contribué à assurer l'adhésion
de la nation alors fraîchement démocratique à l'Union Européenne (à
l'époque la CEE). Il a été ambassadeur d'Athènes en
Pologne, en Albanie et au Canada, et, enfin, le directeur général
des affaires européennes au sein du ministère.
L'an dernier, il a finalement démissionné en tant que secrétaire général de
l'organisation de coopération de la mer
Noire, est parti dans le secteur privé, et se sent désormais libre
de parler ouvertement de sa fureur sur ce que font l'Europe et les
prêteurs internationaux à son pays.
A un certain moment, très bientôt, il y aura une explosion des troubles sociaux. Cela sera très désagréable dit-il. Dans les dernières semaines, les bureaux des partis au pouvoir ont été incendiés, ainsi que les maisons de journalistes pro-gouvernementaux. Le siège du parti de la Nouvelle Démocratie au pouvoir a été mitraillé et quelques jours plus tard, une bombe a explosé dans un centre commercial appartenant au 2ème citoyen le plus riche du pays. Personne n'a été gravement blessé par les attaques.
"Il
s'agit d'une escalade des actions", s'inquiète-t-il, ajoutant qu'il
s'attend à ce que
"l'explosion" se produise tôt ou tard. Il prédit que l'étincelle
arrivera quand les nouveaux impôts et les nouvelles taxes avec effet
rétroactif viendront à échéance dans les prochains mois et
que les gens ne pourront tout simplement pas payer. "Il y aura de
nouvelles hausses des actions armées. Il y aura des manifestations
sanglantes."
"Ces actions sont condamnables, bien sûr, mais je pense que ce genre d'activité armée
augmentera aussi longtemps que le gouvernement continue d'imposer des mesures oppressives contre le peuple grec."
Le
Premier ministre belge Elio di Rupo à dit à Davos que l'Europe doit
changer la course
de l'austérité dans les six mois s'il n'y a aucun signe de reprise.
Ce sont des paroles d'espoir pour Chrysanthopoulos, mais il craint que
cela ne soit déjà trop tard pour son pays.
"Nous
n'avons pas six mois. Si l'UE veut changer quelque chose, ils doivent
le changer
hier. Nous avons même des problèmes à enterrer les morts parce que
les gens ne peuvent plus payer les frais d'obsèques. Nous nous dirigeons
sur la voie de la destruction. (...) La situation en
Grèce est dramatique. Si nous poursuivons la voie de l'austérité,
nous finirons par un désastre. Si la Grèce d'abandonne l'euro et revient
à la drachme, la situation serait difficile, mais plus
facile à gérer. Si nous devions revenir à la drachme, cela se ferait
progressivement avec les deux monnaies en coexistence pour une période
d'un an, ce que nous avons fait lorsque nous avons
adopté l'euro. Mais avec une monnaie nationale, la Grèce sera en
mesure de la dévaloriser et de rendre son économie plus compétitive."
L'été
dernier, la coalition dirigée par Antonis Samaras a lancé une
répression majeure
(l'opération "Xenius Zeus", le nom de l'ancien dieu de
l'hospitalité) sur les migrants irréguliers, détenant jusqu'à 60.000
personnes dont 4.200 seulement ont été arrêtées pour des infractions -
une décision qui a été critiquée par Amnesty International et
d'autres organisations de défense des droits de l'homme.
Chrysanthopoulos
a indiqué que le gouvernement a engagé Blackwater, l'entreprise
américaine militaire privée tristement célèbre pour ses activités
en Irak, qui porte désormais le nom de "Academi". Il en explique la
raison sans ambages : "Le gouvernement grec n'a pas
confiance en sa police, dont les salaires ont également été
réduits."
Dans une interview fin 2012, il a indiqué :
"La
démocratie n'existe plus en Grèce. Les mesures d'austérité récemment
adoptées étaient
inconstitutionnelles selon les plus hauts tribunaux de la Grèce. Un
membre du Parlement et ancien ministre a indiqué à la télévision que les
mesures sont inconstitutionnelles, mais qu'ils doivent
les voter. De cette façon, il ouvertement violé le serment qu'il a
pris quand il a prêté serment de protéger la Constitution.
Le
gouvernement grec a récemment conclu un accord avec la société
remplaçante de
Blackwater pour engager des mercenaires pour la protection du
Parlement. Cependant, le Parlement, dans les démocraties, ne requiert
aucune protection. Des directives ont été données aux médias
sur ce qui peut être dit et toléré et ce qui ne peut être toléré .
Les journalistes qui ne se conforment pas sontharcelés par des agents du
gouvernement ou arrêtés. Un autre journaliste a été
sommairement congédié de la télévision d'Etat, car il a montré le
premier ministre qui était hué lors des célébrations de la fête
nationale. Et l'UE se fout de la démocratie en Grèce comme elle
le fait à propos de la démocratie dans d'autres pays, comme la
Turquie."
Cependant il précise que via ce qu'il entend par les contacts qu'il entretient parmi ses
anciens collègues et des politiciens, il est convaincu qu'il n'y aura pas de coup d'Etat militaire, contrairement à 1967.
"Il y a des contacts de certains hommes politiques avec des éléments des forces armées
afin de garantir que, dans le cas d'une agitation sociale importante, l'armée n'interviendra pas."
"Je ne veux pas aller trop dans les détails ici car il s'agit d'une question délicate",
poursuit-il. "Mais à la suite de ces contacts, je pense que cela va être un succès."
Il
déplore ce qui s'est passé à l'UE dans laquelle il a passé une grande
partie de sa
carrière: "Je faisais partie de l'équipe de négociation en tant que
jeune diplomate qui a amené la Grèce à l'UE. L'UE que nous avons rejoint
en 1981 n'existe plus."
"Nous avons besoin d'un changement de cap."
Une
étude de la fédération grecque des PME a récemment estimé que plus de
la moitié des
foyers grecs était menacée d'insolvabilité en 2013. Plus d'un tiers
de la population grecque vit désormais sous le seuil de pauvreté.
2013, l'année du printemps grec ?
sources : Newstatesman & Millstonenews
http://www.okeanews.fr/grece-un-ancien-diplomate-grec-predit-linsurrection-sociale-et-des-manifestations-sanglantes/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci d'avoir commenté cet article.