Finalement d’après les dernières informations dont
nous disposons, la BCE continuerait à fournir une aide d’urgence
au système bancaire chypriote. Cette aide en liquidités sera
stoppée dès la semaine prochaine, en cas d’absence
d’acceptation d’un plan de sauvetage crédible,
précipitant le système bancaire dans la faillite.
Chypre :
où en sommes-nous ?
Les banques qui devaient rester fermées qu’un jour ou
deux le seront finalement au moins jusqu’à mardi prochain.
L’important dans tout cela étant la nuance qu’apporte
l’expression « au moins ». En effet cela pourrait durer
beaucoup longtemps.
Remarquez il ne faut pas que cela dure
trop non plus, car les chypriote pourraient montrer à la
planète entière que finalement avec une liasse de billets et
sans banque on peut aussi réussir à s’en sortir…
Cela serait désastreux pour l’industrie bancaire.
La situation semble très compliqué
et tout semble possible. Les négociations avec les russes n'ont pas
donné grand-chose. Les européens sont d'ailleurs arrivés
aujourd'hui à Moscou pour faire le siège du gouvernement russe.
Du côté chypriote on semble toujours refuser la taxe sur les
dépôts et ils viennent de créer un fonds de
solidarité... dans lequel on attend avec impatience de voir les
"solidaires" qui vont aller faire un don au "Chyprothon".
La contagion
! Espagne et Nouvelle-Zélande veulent taxer les dépôts
L’affaire chypriote semble donner quelques idées
sympathiques à d’autres gouvernements en détresse
financière. Je pense bien sûr à l’Espagne et
à la Nouvelle-Zélande.
L'Espagne veut aussi instaurer une taxe sur les dépôts
bancaires et Madrid pourrait lever auprès des banques une taxe de 0,2
% sur le montant des dépôts qu'elles détiennent.
Evidemment c’est trèèèèès
différent. L'Espagne affirme que cet impôt nouveau n'a rien
à voir avec celui de Chypre.
En effet cet « impôt » ne sera pas en effet
directement payé en débitant les comptes des épargnants,
mais il sera levé sur les banques !
Effectivement cela change tout. Comme disait la « Belle Kacem
» porte-parole du gouvernement, Chypre n’a pas su bien
présenter le plan de sauvetage. J’adore ce genre de commentaire.
Ce n’est pas tant l’idée qui est mauvaise que la brochure
commerciale qui ne donnait pas assez envie aux épargnants de se
précipiter vers la tonte.
Alors en Espagne on fait attention au marketing de la ruine. On
commence par instaurer une « taxe » (c’est un mot connu du
petit peuple), que l’on fait payer par les banques. A charge pour elles
(comme de toute façon tout le monde déteste les banquiers on se
fiche comme d’une guigne de leur popularité) de refacturer tout
cela à leurs clients. Cette année ce sera du 0,2% qui viendra
donc en déduction des intérêts que vous auriez dû
percevoir sur vos placements. En clair, vous allez encore gagner des sous
mais moins. Puis un jour ce sera 1, puis 2 puis 3% et vous commencerez
à perdre carrément des sous… mais ce n’est pas
faute de vous prévenir.
De l’autre côté de la planète et pourtant
dans un pays anglo-saxon, dont on parle très peu ici à part il
y a 20 ans lors de l’affaire du Rainbow Warrior, la Nouvelle-Zélande qui fait face elle
aussi à une faillite bancaire généralisée
similaire à Chypre, est susceptible d’adopter la même
solution de taxation des dépôts. Le Ministre des finances Bill
English appuie en tout cas une telle solution.
Vers la
sortie de Chypre de la zone euro ?
Enfin ce soir les rumeurs se font de plus en plus insistantes sur une
éventuelle sortie de Chypre de la zone euro qui reprendrait sa propre
monnaie (la livre chypriote) dès mardi prochain. Cela pourrait
créer une onde de choc considérable et montrer que l’euro
n’est pas une autoroute sans sortie et que l’on peut aussi
changer de direction. Ce serait, à mon sens, une nouvelle
extraordinaire qui ne manquerait pas d’entrainer, même si
c’est progressif, un mouvement de contagion que rien ne pourra
arrêter.
Mais c’est peut-être pour ne pas dire sans doute, ce qui
est recherché et sans doute par nos grands « zamis
» allemands. On ne peut demander aux allemands qui n’en ont de
toute façon pas les moyens de payer pour les Portugais, les espagnols,
les italiens ou encore les français.
A partir d’un moment, ce sera à chaque état de
prendre ses responsabilités et de faire payer ses épargnants.
Mes chers contrariens, planquez vos sous car
ils commencent à tenter beaucoup trop de monde à mon
goût.
Alors comme on dit en Hollandie, il va
falloir payer… et le paiement c’est maintenant!
Charles SANNAT
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