Le gouvernement grec veut à tout prix remplir les caisses de l'État.
Une récente loi permet d'enfermer les citoyens qui doivent plus de 5000
euros au fisc, et dans ce contexte, le gouvernement a eu l'idée de
reconvertir d'anciennes casernes en « pseudo-prisons ».
La Grèce, à cause des politiques absurdes mises en œuvre ces dernières
années sous la « dictature » de la troïka, pullule de citoyens endettés
et insolvables. Bien souvent, endettés vis-à-vis de l'État, étant donné
que la pression fiscale continue d'augmenter pour compenser un
appauvrissement social toujours plus grand, et une montée du chômage,
voire même de la faim.
Le gouvernement d'Antonis Samaras ne semble pourtant pas vouloir changer
de voie et s'entête dans ses choix erronés - et criminels. L'objectif
des tenants de l'exécutif, télécommandés depuis Bruxelles et Frankfort
vise essentiellement à remplir les caisses de l'État. Comment ? En
extorquant aux citoyens les taxes et les dettes non payées, même s'il
faut pour cela les enfermer dans une espèce de « camp de
concentration », où - on le sait bien - iront principalement de
pauvres bougres qui doivent quelques milliers d'euros à l'État tandis
que les gros débiteurs, les grandes entreprises, les armateurs, les
hommes politiques, qui ont transféré leurs richesses à l'étranger ces
dernières années, se faisant bien souvent passer pour des « sans
ressource », s'en tireront à bon compte, grâce à leurs contacts dans
l'establishement, ou à la possibilité qu'ils auront de s'octroyer les
services de grands avocats afin d'éviter la punition, même s'il faudra
sans doute payer quelques dessous de table (l'Italie n'est pas le seul
pays corrompu du continent).
Cette proposition de loi malsaine a été présentée au
Parlement voilà quelques jours par le vice-ministre de la Justice
grecque, Kostas Karagkounis. Celui qui ne paiera pas ses dettes dans les
4 mois après la date buttoir devra être puni, et enfermé pendant 1 an.
Mais pas dans l'une des prisons grecques, déjà surpeuplées. Non. La
brillante idée du gouvernement est de réhabiliter et de reconvertir
certaines casernes militaires actuellement inutilisées. « Pour enfermer les tricheurs du fisc dans des conditions plus humaines, »
a expliqué le vice-ministre, qui a fait savoir que le premier sera un
ex-camp d'entrainement militaire dans l'Attique, la région de la
capitale, Athènes. Cela serait en quelque sorte le premier « camp de
concentration » où seraient emprisonnés ceux que la loi récemment votée
permettra d'arrêter s'ils doivent au fisc plus de 5000 euros. La loi en
question permet au citoyen insolvable de payer son dû en plusieurs
traites, mais prévoit que si l'une des traites n'est pas honorée, le
débiteur sera alors passible de détention.
La « proposition » suscite de vives polémiques et commentaires dans le
pays, même si nombreux sont ceux qui pensent qu'il ne s'agit que d'une
provocation, ou tout au plus d'une menace qui ne sera pratiquement
jamais mise en œuvre, et dont le seul but est de faire peur à ceux qui
doivent de l'argent à l'État afin qu'ils paient leurs dettes, et aident
ainsi à réunir quelques millions d'euros destinés non pas à la Santé,
l'Instruction ou la Protection sociale, mais au remboursement de la
dette, naturellement.
S'il s'agit d'une mauvaise plaisanterie, nous le saurons rapidement. Le
fait est que le vice-ministre Kostas Karagunis est de nouveau intervenu
sur la question, niant que son exécutif ait l'intention d'ouvrir des
« camps de concentration » pour ceux qui ne paient pas leurs dettes. Il a
affirmé que les « casernes-prisons » ne serviront que pour un nombre
réduit de personnes, et que la majeure partie des citoyens sanctionnés
devront simplement porter un bracelet électronique qui permettra de
contrôler leurs mouvements, et travailler gratuitement dans des sortes
de « prisons agricoles » où chaque jour équivaudra à deux en prison.
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