Le feuilleton du « mariage pour tous » considéré comme élément de
diversion, remplit parfaitement son usage. Cahuzac semble oublié,
Moscovici échappe aux questions embarrassantes, la mascarade des
« patrimoines » n’aura pas fait long feu. C’est en tous les cas
l’apparence qu’en donne les préoccupations des « Une » journalistiques.
Dans la profondeur des consciences citoyennes, il en est certainement
autrement. Pourtant François Hollande aura tiré à court terme un certain
profit de cette affaire, mobilisant une partie de l’opinion pendant des
semaines et détournant son attention des problèmes majeurs que pose au
pays sa situation économique, financière et sociale.
Cette Loi, bouleversant l’institution du mariage, n’était
certainement pas la première des préoccupations de nos concitoyens. Mais
elle avait été clairement annoncée par le candidat ; il apparaît donc
curieux qu’elle soulève de telles réticences. N’en déplaise à ceux qui
veulent caricaturer les oppositions, une telle obstination du refus ne
peut reposer uniquement sur des mots d’ordre ou des
« instrumentalisations » politiciennes.
L’incompréhension est plus profonde que l'imaginent ceux ne voulant y
voir que de mesquines manœuvres. L’écrasante majorité des Français et
aussi ceux qui défilent ne remettent pas en cause le droit d’aimer selon
"affinités". En revanche l’égalité par rapport à l’enfant possible
secrète les craintes. En dépit des dénégations de l’exécutif, beaucoup
craignent en effet qu’au nom de cette sacro-sainte « égalité », la
procréation assistée d’abord, puis la gestation pour autrui ensuite,
suivent dans cette simpliste logique égalitaire. Il est en effet
difficile d’imaginer comment de telles évolutions pourraient être
ensuite refusées. Au nom de quoi ?
Sur ces questions que l’on cherche à rendre annexes et improbables, les
Français sont beaucoup plus réticents et même très majoritairement
opposés.
Au départ, le mouvement des opposants s’articulait assez clairement
avec l’UMP. On notait d’ailleurs une relative discrétion du FN et tout
particulièrement de Marine Le Pen sur cette question. Il est notable que
le FN, jamais en retard pour humer les « sous-jacences » populaires,
recolle au peloton avec un Collard se battant pour être au premier rang,
« derrière banderole ». C’est un signe.
Bien sûr, les socialistes s’engouffrent dans cette mauvaise imagerie
et dénonce « une alliance » qui serait scellée dans la rue. C’est
tactique de leur part, mais sans doute très loin de réalités plus
profondes qu’ils se refusent à voir en face. Ils s’y refusent en dépit
d’une évidence qui crève les yeux ; de nombreux électeurs FN du premier
tour des présidentielles ont voté Hollande au second et plus proche, les
partielles dans l’Oise démontrent les mêmes transfuges.
Ajoutons que nombre d'homosexuel(le)s n'étaient pas favorables à une
telle "publicité". S'ils souhaitent une reconnaissance légalisée, des
droits respectés, ils ne pensent pas que le "mariage" en était l'élément
incontournable. Beaucoup en plaisantant déclarent même qu'ils laissent
volontiers cette "institution" aux hétéros ... Ainsi Laurent Ruquier
peut déclarer : "Je suis favorable à ce projet de loi, même si je
pense que l’on aurait pu éviter le mot « mariage » et accorder les mêmes
droits civiques pour tous. Je n’en ai pas besoin du mariage."
Les "logiciels politiques" sont ringards. Il serait sans doute temps
pour les formations politiques de réviser la programmation de leurs
tableaux Excel : les choses sont bien plus compliquées que les « programmateurs » se l’imaginent.
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